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Pourquoi l’orthographe du français est-elle si compliquée et comment aider nos enfants à l’apprivoiser ?
Pourquoi écrit-on « dans » avec un s mais « devant » avec un t ? Pourquoi « du » et « dû » ne s’écrivent pas pareil ? Et surtout : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Quand votre enfant commence à apprendre à écrire, vous vous rendez compte que c’est un vrai casse-tête que de lui expliquer l’orthographe du français. Ce qui vous semblait naturel devient soudain source de questions logiques, mais auxquelles il est difficile de répondre.
Non. Certaines langues comme le finnois, l’espagnol, le turc ou l’italien ont une orthographe dite transparente. Cela veut dire qu’un son correspond presque toujours à une lettre, et inversement. On peut écrire ce qu’on entend, et lire ce qui est écrit sans trop de surprises.
D’autres langues comme l’allemand, le russe ou le polonais sont un peu plus complexes, mais restent globalement cohérentes.
Et puis il y a le français, comme l’anglais ou le suédois, où l’orthographe est souvent très éloignée de la prononciation. Lettres muettes, homophones, irrégularités… il faut s’accrocher !
Les linguistes distinguent 5 principes qui influencent la manière dont les mots sont écrits en français et expliquent la complexité de l’orthographe française. Et le plus difficile, c’est qu’ils peuvent se contredire !
Le principe phonétique : un son correspond à une lettre. Mais attention, ce n’est pas toujours le cas ! La lettre a se lit souvent /a/ comme dans sac, mais elle peut aussi noter d’autres sons : chaise, main, an, beau.
Le principe étymologique : on garde des lettres qui ne se prononcent plus, pour rappeler l’origine du mot. Par exemple, le p dans temps vient du latin tempus.
Le principe grammatical : on écrit différemment des mots selon leur rôle dans la phrase. Exemple :
Le principe lexical : on distingue à l’écrit des mots qui se prononcent de la même manière (les homophones).
Le principe esthétique et visuel : certains mots gardent une forme compliquée pour préserver leur « silhouette graphique« . C’est le cas de doigt, femme, oiseau, beaucoup…
Pour aller plus loin : cf. bibliographie en fin d’article
Cette complexité est plus qu’un défi scolaire. Elle peut devenir une source de discrimination. Les enfants en difficulté, les personnes dyslexiques, les adultes qui apprennent le français comme langue étrangère, ou ceux qui n’ont pas été scolarisés dans leur langue maternelle… tous doivent affronter un système qui n’est pas pensé pour eux.
Même sur Internet, les fautes d’orthographe sont jugées sévèrement. Or, l’orthographe ne devrait pas être un outil d’exclusion.
La question revient souvent. Une réforme pourrait rendre l’apprentissage plus facile, réduire les échecs scolaires, et même économiser de l’encre et des données numériques ! Mais en pratique, c’est très compliqué :
Il faudrait gérer une période de transition entre deux systèmes.
Les textes anciens deviendraient moins accessibles.
Les enfants, les adultes, les personnes âgées… qui devrait réapprendre ?
Et comment éviter de créer de nouvelles inégalités ?
Une réforme a déjà eu lieu, mais elle n’a touché que quelques points. Globalement, l’orthographe reste aussi complexe qu’avant.
Connaitre l’orthographe du français est un gage de réussite scolaire. Une bonne orthographe améliore les notes, contribue à la confiance en soi et assure une progression sereine à travers le programme scolaire. Et pendant que les maitresses expliquent à l’école des règles concrètes, de votre côté, vous pouvez fournir à votre enfant les clés vers l’autonomie quand il apprend ses listes de voc à la maison. Dans notre webinaire L’orthographe française : apprendre à apprendre le vocabulaire à la maison, on vous dévoile tous les secrets.
Et en attendant, essayez ces 4 astuces simples pour expliquer l’orthographe du français.
Il n’y a pas de miracle : il faut pratiquer. Bien que lire régulièrement aide beaucoup à s’habituer à l’orthographe correcte des mots, il faut surtout écrire. Quand on écrit, on active notre mémoire d’une autre manière que quand on lit. Écrire des mots, des phrases, des textes. Cherchez autour de vous des petits prétextes pour que l’enfant écrive – un SMS à sa grand-mère pour commenter une photo, un post-it, une liste de courses, son prénom sur un objet qui lui appartient, les prénoms des copains sur la photo de la classe, etc. Écrivez aussi devant lui : écrire est une pratique qui est très présente dans notre vie de tous les jours. Prêtez-y attention !
Le mot dictée vous dégoûte parce qu’il vous rappelle de mauvais souvenirs ? Osez l’avouer à votre enfant : cela renforcera votre complicité. Ensuite, explorez des façons plus ludiques de faire des dictées. Par exemple, essayez l’autodictée : affichez le texte dans une autre pièce et proposez à votre enfant de faire des allers-retours pour le recopier, pourquoi pas dans la cuisine ! Ce mouvement physique détend le corps et stimule la mémoire.
Pourquoi pas inverser les rôles ? L’enfant vous dicte un texte et le corrige après. N’hésitez pas à glisser exprès quelques erreurs : testez ainsi l’attention de votre enfant. Ensuite vous pouvez changer. Ou pas. Vous n’êtes, finalement, pas à l’école. Cette activité renforcera aussi votre complicité et placera l’enfant dans le rôle de l’adulte : c’est plus agréable que se sentir sous contrôle.
Faites des dictées visuelles – en montrant le mot sur la CLEF passe-partout des graphèmes avant de l’écrire. Ou à la place de l’écrire. La segmentation des mots renforcée par la couleur aidera à grouper les lettres en graphèmes qui notent des sons du mot en question pour mieux les mémoriser.
N’hésitez jamais à simplifier les exercices qui vous paraissent trop complexes. Tout exercice simplifié marche toujours mieux que n’importe quel exercice efficace que l’on ne fait pas.
Un vrai jeu vraiment éducatif autour de l’orthographe est très rare à trouver. Mais la simple ludification fonctionne assez bien. C’est la ludification qui nous a permis tout à l’heure de comprendre comment varier les manières de faire des dictées. Vous pouvez aussi en inventer d’autres. Et en plus des dictées, qu’est-ce que l’on peut encore ludifier pour faciliter l’apprentissage de l’orthographe ? Vous pouvez colorier les graphèmes difficiles à retenir. Fixez-vous un but de trouver un maximum de graphèmes définis à l’avance dans un texte plus long. Il n’est pas nécessaire que l’enfant lise tout, on peut juste chercher les graphèmes voulus et lire les mots dans lesquels ils se retrouvent.
Pour mieux retenir l’orthographe des verbes, conjuguez-les dans notre module de coloriage pour faire ressortir visuellement ce que l’on saisit trop difficilement à l’oreille. Cliquez sur les lettres coloriées pour entendre le son. Avec les sons, vous pourrez expliquer l’orthographe du français différemment.
Fixez-vous un but de trouver un maximum de graphèmes décidés à l’avance sur les panneaux publicitaires quand vous vous promenez dans la ville. Attention, les pubs modifient souvent l’orthographe pour créer un jeu de mots. Tant mieux, réfléchissez ensemble aux bases de ce jeu de mots et de sens.

Nous avons appliqué les principes de la ludification dans notre livre-jeu interactif Le Grand Saut. Par des énigmes et de des activités, votre enfant construit sa propre aventure pour renforcer ses connaissances en orthographe et son envie d’apprendre. Une façon ludique et immersive de développer ses compétences en lecture et en écriture !
Évitez de faire ressentir à votre enfant une honte pour ses fautes d’orthographe. Il apprend. Et apprendre est un processus cyclique, non linéaire. Il est aussi étiré dans le temps. Dites-vous que l’orthographe est toujours apprise et jamais innée. Soyez patient et encourageant avec votre enfant. Soulignez ses réussites. Et rappelez-lui parfois que quand il sera adulte, il sera assisté par des correcteurs d’orthographe, mais maintenant il faut apprendre pour ne pas en être complètement dépendant.
Ces 4 astuces concrètes pour expliquer l’orthographe du français peuvent être testées dès ce soir avec votre enfant, non ? Observez ce qui fonctionne, ce qui l’amuse, ce qui l’aide à mieux retenir… et repérez aussi ce qui fonctionne moins bien afin de trouver les outils et les approches les plus adaptées.
Et si vous découvrez un besoin de ressources additionnelles, vous pourrez ainsi mieux :
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Tous les 15 jours, des idées simples à intégrer au quotidien pour favoriser ses succès en lecture et en écriture.
Catach, N. (1980). L’orthographe française : traité théorique et pratique avec des travaux d’application et leurs corrigés. Nathan.
Catach, N. (1989). Les Délires de l’orthographe : en forme de dictioNaire. Plon.
TEDx Talks. (2019, 21 juin). La faute de l’orthographe | Arnaud Hoedt Jérôme Piron | TEDxRennes [Video]. Youtube.
Zenger S. (2025, 17 novembre). Apprivoiser la complexité de l’orthographe française en classe. Motifs.